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19 septembre 2022 1 19 /09 /septembre /2022 06:41

Pour combattre l'idéologie dominante, il serait peut-être utile de revenir à la pensée révolutionnaire de Marx et d'Engels. La lecture ou la relecture de leur œuvre scientifique reste indispensable pour lutter, entre autres, contre les ravages de cette idéologie totalitaire. C'est une invitation à la réflexion et en même temps un outil formidable de combat contre un système qui échappe de plus en plus à la volonté des hommes.

Après la Critique de l'économie politique de 1859 et quelques passages de l'Idéologie Allemande, nous publions aujourd'hui un extrait du Manifeste du Parti Communiste de 1847, écrit historique de portée universelle. Malgré ses 175 ans, le Manifeste est toujours une arme redoutable face aux attaques économiques et idéologiques incessantes de la classe dominante.

 

 

 

" II : Prolétaires et communistes

 

Quelle est la position des communistes par rapport à l'ensemble des prolétaires ?

Les communistes ne forment pas un parti distinct opposé aux autres partis ouvriers.

Ils n'ont point d'intérêts qui les séparent de l'ensemble du prolétariat.

Ils n'établissent pas de principes particuliers sur lesquels ils voudraient modeler le mouvement ouvrier.

Les communistes ne se distinguent des autres partis ouvriers que sur deux points : 1. Dans les différentes luttes nationales des prolétaires, ils mettent en avant et font valoir les intérêts indépendants de la nationalité et communs à tout le prolétariat. 2. Dans les différentes phases que traverse la lutte entre prolétaires et bourgeois, ils représentent toujours les intérêts du mouvement dans sa totalité.

Pratiquement, les communistes sont donc la fraction la plus résolue des partis ouvriers de tous les pays, la fraction qui stimule toutes les autres; théoriquement, ils ont sur le reste du prolétariat l'avantage d'une intelligence claire des conditions, de la marche et des fins générales du mouvement prolétarien.

Le but immédiat des communistes est le même que celui de tous les partis ouvriers : constitution des prolétaires en classe, renversement de la domination bourgeoise, conquête du pouvoir politique par le prolétariat.

Les conceptions théoriques des communistes ne reposent nullement sur des idées, des principes inventés ou découverts par tel ou tel réformateur du monde.

Elles ne sont que l'expression générale des conditions réelles d'une lutte de classes existante, d'un mouvement historique qui s'opère sous nos yeux. L'abolition des rapports de propriété qui ont existé jusqu'ici n'est pas le caractère distinctif du communisme.

Le régime de la propriété a subi de continuels changements, de continuelles transformations historiques.

La Révolution française, par exemple, a aboli la propriété féodale au profit de la propriété bourgeoise

Ce qui caractérise le communisme, ce n'est pas l'abolition de la propriété en général, mais l'abolition de la propriété bourgeoise.

Or, la propriété privée d'aujourd'hui, la propriété bourgeoise, est la dernière et la plus parfaite expression du mode production et d'appropriation basé sur des antagonismes de classes, sur l'exploitation des uns par les autres.

En ce sens, les communistes peuvent résumer leur théorie dans cette formule unique : abolition de la propriété privée.

On nous a reproché, à nous autres communistes, de vouloir abolir la propriété personnellement acquise, fruit du travail de l'individu, propriété que l'on déclare être la base de toute liberté, de toute activité, de toute indépendance individuelle.

La propriété personnelle, fruit du travail et du mérite ! Veut-on parler de cette forme de propriété antérieure à la propriété bourgeoise qu'est la propriété du petit bourgeois du petit paysan ? Nous n'avons que faire de l'abolir, le progrès de l'industrie l'a abolie et continue à l'abolir chaque jour.

Ou bien veut-on parler de la propriété privée d'aujourd'hui, de la propriété bourgeoise ?

Mais est-ce que le travail salarié, le travail du prolétaire crée pour lui de la propriété ? Nullement. Il crée le capital, c'est-à-dire la propriété qui exploite le travail salarié, et qui ne peut s'accroître qu'à la condition de produire encore et encore du travail salarié, afin de l'exploiter de nouveau. Dans sa forme présente, la propriété se meut entre ces deux termes antinomiques; le Capital et le Travail. Examinons les deux termes de cette antinomie.

Etre capitaliste, c'est occuper non seulement une position purement personnelle, mais encore une position sociale dans la production. Le capital est un produit collectif : il ne peut être mis en mouvement que par l'activité en commun de beaucoup d'individu, et même, en dernière analyse, que par l'activité en commun de tous les individus, de toute la société.

Le capital n'est donc pas une puissance personnelle; c'est une puissance sociale.

Dès lors, si le capital est transformé en propriété commune appartenant à tous les membres de la société, ce n'est pas une propriété personnelle qui se change en propriété commune. Seul le caractère social de la propriété change. Il perd son caractère de classe.

Arrivons au travail salarié.

Le prix moyen du travail salarié, c'est le minimum du salaire, c'est-à-dire la somme des moyens de subsistance nécessaires pour maintenir en vie l'ouvrier en tant qu'ouvrier. Par conséquent, ce que l'ouvrier s'approprie par son labeur est tout juste suffisant pour reproduire sa vie ramenée à sa plus simple expression. Nous ne voulons en aucune façon abolir cette appropriation personnelle des produits du travail, indispensable à la reproduction de la vie du lendemain, cette appropriation ne laissant aucun profit net qui confère un pouvoir sur le travail d'autrui. Ce que nous voulons, c'est supprimer ce triste mode d'appropriation qui fait que l'ouvrier ne vit que pour accroître le capital, et ne vit qu'autant que l'exigent les intérêts de la classe dominante. Dans la société bourgeoise, le travail vivant n'est qu'un moyen d'accroître le travail accumulé. Dans la société communiste le travail accumulé n'est qu'un moyen d'élargir, d'enrichir et d'embellir l'existence des travailleurs ".

 

PROLETAIRES DE TOUS LES PAYS, UNISSEZ-VOUS

 

Sources : https://www.marxists.org/francais/marx/works/1847/00/kmfe18470000b.htm

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15 septembre 2022 4 15 /09 /septembre /2022 05:48

Zineb REDOUANE 80 ans, Ali Ziri 69 ans, Cédric Chouviat 42 ans, Mohamed Boukrourou 41 ans, Abou Bakari Tandia 38 ans, Amadou Koumé 33 ans, Pascal Taïs 32 ans, Abdelkarim Aouad 30 ans, Wissam El-Yamni 30 ans, Mickaël Simon 27 ans, Mohammed Saoud 26 ans, Abdelilah El Jabri 25 ans, Lamine Dieng 25 ans, Adama Traoré 24 ans, Steve Maia Canico 24 ans, Malik Oussekine 22 ans, Hakim Ajimi 22 ans, Rémi Fraisse 21 ans, Zied et Bouna 17 et 15 ans… La liste des hommes morts du fait de la police, dans les commissariats, lors des interpellations etc. est longue, trop longue. Et il ne s'agit là que de quelques victimes connues et répertoriées.

Entre 1977 et 2020, la police a tué 746 personnes (1). Récemment, nous rapporte la presse, "en moins de 24 heures, deux personnes ont été tuées par des tirs policiers, lors de deux refus d'obtempérer" (2).

En 2017, la loi relative à la sécurité publique a nettement assoupli la notion de la légitime défense (3). Depuis cette date, le nombre de personnes abattues par la police a été multiplié par 5 (4).

Ces assassinats sont banalisés, légitimés et institutionnalisés par l'Etat.

La mission essentielle de la police n'est pas la sécurité publique mais le maintien de l'ordre politique, garanti par l’État, instrument d'oppression de la classe dominante. Ces crimes ordinaires de l'Etat français se suivent et se ressemblent. Il y aura malheureusement dans l'avenir d'autres crimes tellement la police est intimement liée à l'Etat.

Les assassinats, les mutilations et d'une manière générale la répression et la violence exercées sur les jeunes des cités, partie intégrante de la classe ouvrière, et sur le mouvement social dans sa globalité montrent bien que le rôle confié par la bourgeoisie à la police est de briser toute contestation, toute résistance aussi minime soit-elle  à l'ordre établi. C'est dans ce cadre qu'il faut comprendre toute cette surenchère sécuritaire, cette militarisation de la police et ce renforcement extraordinaire de ses pouvoirs.

Aucune république, aucune monarchie même la plus démocratique, ne peut se passer de la violence pour maintenir la majorité de la population dans la soumission. L'existence du suffrage universel, du gouvernement, du parlement et de toutes les institutions qui gravitent autour de l’État ne change rien au fond du problème : l’État reste ce qu'il est réellement c'est-à-dire un appareil qui réprime par la violence toute contestation de l'ordre établi. La terrible répression exercée sur les Gilets jaunes est un exemple éloquent à cet égard. Il ne peut en être autrement dans une société de classes où l’État possède le monopole de la violence. L’État au service du peuple, de l'ordre public, de l'intérêt général etc. ne sont que des grossiers mensonges véhiculés par la classe dirigeante pour mieux justifier ses privilèges et sa domination.

L’État français peut en totale impunité tuer, éborgner les manifestants, arracher leurs mains, les défigurer ou tout simplement les éliminer physiquement. Ni la justice, ni l' Inspection Générale de la Police Nationale, le Conseil d’État, le Défenseur des Droits, l'ONU, le Parlement européen , le Conseil de l'Europe et toutes les autres institutions nationales et internationales ne sont en mesure d'arrêter cette violence de classe.

Derrière la violence policière il y a l’État et derrière l’État il y a le capital.

 

Mohamed Belaali

 

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(1)https://bastamag.net/webdocs/police/

(2)https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/police/violences-policieres/refus-d-obtemperer-plus-de-26-000-delits-en-2021-9-morts-depuis-le-debut-de-l-annee-ce-que-disent-les-statistiques-officielles_5349133.html

(3)https://www.assemblee-nationale.fr/14/dossiers/securite_publique.asp

(4)https://basta.media/refus-d-obtemperer-quatre-fois-plus-de-personnes-tuees-par-des-policiers-depuis-cinq-ans

 

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31 août 2022 3 31 /08 /août /2022 05:56

Le capitalisme mondialisé et financiarisé menace aujourd'hui plus que jamais la survie de l'humanité. Il ne s'agit pas seulement d'une nouvelle crise grave du système, mais aussi d'une menace réelle pour l'avenir des hommes sur cette terre. La population assiste impuissante à sa lente destruction ainsi que celle de son environnement. Elle constate effarée les ravages du capitalisme : saccage systématique de la planète, réchauffement climatique, exploitation de la force de travail de plus en plus violente, misère sociale exacerbée, menace constante d'une guerre nucléaire, épidémies à répétition, marchandisation et déshumanisation des rapports sociaux etc. etc. Mais les hommes qui ont produit ce système sont également capables de se dresser contre lui et le dépasser, mettant ainsi un terme à la "préhistoire" de l'humanité.

 

La classe dirigeante, la bourgeoisie est non seulement dans l'incapacité de faire face à cette situation sans précédent, mais elle amplifie cet état de fait. Son système, le capitalisme avec sa logique d'accumulation, transforme ces ravages et ces catastrophes en autant d'opportunités de profit, lui permettant ainsi de poursuivre son œuvre de destruction. De par sa nature, le capitalisme tend à envahir et à conquérir toutes les sphères pour en faire un marché.

Le capital non seulement produit du profit, mais le profit à son tour engendre le capital qui croît et se multiplie d'une manière irrationnelle et sans fin. Le processus peut donc se répéter à l'infini. Or les ressources naturelles, ou tout du moins une partie d'entre elles, sont finies. Le capitalisme est une machine qui est en train de dévorer l'homme et la planète qui ne sont pour lui que des moyens pour son extension et son développement. Il va sans dire que le système qui méprise l'homme ne peut respecter la nature.

Engels, cité par Rosa Luxemburg, disait "La société bourgeoise est placée devant un dilemme : ou bien passage au socialisme ou rechute dans la barbarie" (1). Si le socialisme n'est toujours pas là, la barbarie capitaliste et sa violence sur l'homme et la nature, par contre, se poursuivent toujours. Mais ce triomphe pourrait tout simplement mener à l'anéantissement de la vie sur terre. Les classes dirigeantes ne font que préserver et renforcer par leurs mesures dérisoires le système en donnant l'illusion qu'il est "réformable". Toutes les demi-mesures et toutes les réformes, si elles ont contribué à améliorer provisoirement la situation des esclaves modernes ne font, en dernière analyse, que perpétuer l'asservissement général engendré par le système.

Que faire alors contre cette marche suicidaire vers l'abîme ? Continuer sur cette voie tracée par une minorité d'exploiteurs qui mène au chaos, à la barbarie et à la destruction de l'homme et de la nature ou, au contraire, renverser l'ordre établi. Contrairement aux affirmations de l'idéologie dominante qui nie toute possibilité de transformation qualitative de la société, la révolution sociale et socialiste reste une alternative qui pourrait changer radicalement les relations entre l'homme et l'homme, entre l'homme et la nature.

Mais la marche en avant vers le socialisme ne peut résulter de la perfection de la démocratie bourgeoise, de la conciliation des classes etc. L'entente des classes est une chimère, une rêverie produite et entretenue par les classes exploiteuses. Elle est contredite chaque jour par les faits. La bourgeoisie qui concentre entre ses mains tous les pouvoirs n'est absolument pas prête à la "concertation" au " dialogue" etc. Elle ne reculera devant rien pour perpétuer son système de production et d'exploitation sur lequel elle repose. Et si la lutte des classes s'intensifie, s'aiguise et dure dans le temps, elle n'hésitera pas à recourir à la violence sous toutes ses formes y compris la plus abjecte, la guerre. Toute l'histoire des classes dominantes n'est que cruauté et férocité exercées sur les dominés pour se maintenir au pouvoir. Seule la révolution socialiste est en mesure d'enfanter une nouvelle société en mettant un terme à la résistance de la minorité d'exploiteurs.

Mais la révolution ne se décrète pas comme disait Engels une fois encore "(...) les révolutions ne se font pas arbitrairement et par décret, mais qu'elles furent partout et toujours la conséquence nécessaire de circonstances absolument indépendantes de la volonté et de la direction de partis déterminés et de classes entières" (2).

Mais si la révolution ne se décrète pas, elle se prépare. Et qui sont les mieux disposés à la préparer que celles et ceux qui subissent au quotidien l'exploitation et le despotisme du capital ? Les travailleurs, et d'une manière générale les salariés, non seulement sont le produit le plus authentique de la bourgeoisie, mais possèdent aussi les moyens de paralyser le pouvoir économique et partant politique de la minorité dominante. Les prolétaires d'aujourd'hui comme ceux d'hier n'ont aucun intérêt, aucun privilège dans la société bourgeoise. Ils y sont ravalés et traités en bêtes de somme. Il ont donc tout intérêt à renverser le régime bourgeois. Mais il ne suffit pas que les opprimés prennent conscience de leur situation d'exploités pour que la révolution se produise; il faut aussi et surtout que " "ceux d’en bas” ne veulent plus et que “ceux d’en haut” ne peuvent plus continuer de vivre à l’ancienne manière " (3).

Malheureusement "ceux d'en bas" sont affaiblis et se livrent de surcroît une concurrence fratricide sur le marché du travail qui brise leur unité et les empêche de construire des organisations et des directions capables d'affronter efficacement la minorité exploiteuse. Ajoutons à cela l'omniprésence de l'idéologie dominante qui, à travers les grands médias, les programmes scolaires et universitaires, les institutions religieuses, les industries culturelles etc., trompe, démoralise et prive la classe des travailleurs des instruments idéologiques nécessaires au renversement de l'ordre établi. Sans solidarité fraternelle des travailleurs et sans théorie révolutionnaire, "ceux d'en haut" continueront à vivre à " l'ancienne manière" et poursuivront leur œuvre de destruction.

 

Mohamed Belaali

 

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(1)https://www.marxists.org/francais/luxembur/junius/rljaf.html

(2) F. Engels "Principes du communisme", 1847.

(3) Lénine, "La maladie infantile du communisme (le "gauchisme") :
https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1920/04/g9.htm

 

 

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21 juin 2022 2 21 /06 /juin /2022 07:29

 

"Le premier acte historique de ces individus, par lequel ils se distinguent des animaux, n'est pas qu'ils pensent, mais qu'ils se mettent à produire leurs moyens d'existence".

 

 

 

Après la "Critique de l'économie politique" de 1859, nous publions aujourd'hui quelques passages de l'Idéologie allemande, texte rédigé par Marx et Engels entre l'automne1845 et le printemps 1846. C'est une œuvre posthume puisqu'elle n'a été publiée pour la premère fois qu'en... 1932.

 

"(...) Les prémisses dont nous partons ne sont pas des bases arbitraires, des dogmes; ce sont des bases réelles dont on ne peut faire abstraction qu'en imagination. Ce sont les individus réels, leur action et leurs conditions d'existence matérielles, celles qu'ils ont trouvées toutes prêtes, comme aussi celles qui sont nées de leur propre action. Ces bases sont donc vérifiables par voie purement empirique.

La condition première de toute histoire humaine est naturellement l'existence d'êtres humains vivants. Le premier acte historique de ces individus, par lequel ils se distinguent des animaux, n'est pas qu'ils pensent, mais qu'ils se mettent à produire leurs moyens d'existence. Le premier état de fait à constater est donc la complexion corporelle de ces individus et les rapports qu'elle leur crée avec le reste de la nature. Nous ne pouvons naturellement pas faire ici une étude approfondie de la constitution physique de l'homme elle-même, ni des conditions naturelles que les hommes ont trouvées toutes prêtes, conditions géologiques, orographiques, hydrographiques, climatiques et autres. Or cet état de choses ne conditionne pas seulement l'organisation qui émane de la nature; l'organisation primitive des hommes, leurs différences de race notamment; il conditionne également tout leur développement ou non développement ultérieur jusqu'à l'époque actuelle. Toute histoire doit partir de ces bases naturelles et de leur modification par l'action des hommes au cours de l'histoire.

On peut distinguer les hommes des animaux par la conscience, par la religion et par tout ce que l'on voudra. Eux-mêmes commencent à se distinguer des animaux dès qu'ils commencent à produire leurs moyens d'existence, pas en avant qui est la conséquence même de leur organisation corporelle. En produisant leurs moyens d'existence, les hommes produisent indirectement leur vie matérielle elle-même.

La façon dont les hommes produisent leurs moyens d'existence, dépend d'abord de la nature des moyens d'existence déjà donnés et qu'il leur faut reproduire. Il ne faut pas considérer ce mode de production de ce seul point de vue, à savoir qu'il est la reproduction de l'existence physique des individus. Il représente au contraire déjà un mode déterminé de l'activité de ces individus, une façon déterminée de manifester leur vie, un mode de vie déterminé. La façon dont les individus manifestent leur vie reflète très exactement ce qu'ils sont. Ce qu'ils sont coïncide donc avec leur production, aussi bien avec ce qu'ils produisent qu'avec la façon dont ils le produisent. Ce que sont les individus dépend donc des conditions matérielles de leur production. (,,,)

Voici donc les faits : des individus déterminés qui ont une activité productive selon un mode déterminé entrent dans des rapports sociaux et politiques déterminés. Il faut que dans chaque cas isolé, l'observation empirique montre dans les faits, et sans aucune spéculation ni mystification, le lien entre la structure sociale et politique et la production. La structure sociale et l'État résultent constamment du processus vital d'individus déterminés; mais de ces individus non point tels qu'ils peuvent s'apparaître dans leur propre représentation ou apparaître dans celle d'autrui, mais tels qu'ils sont en réalité, c'est-à-dire, tels qu'ils œuvrent et produisent matériellement; donc tels qu'ils agissent sur des bases et dans des conditions et limites matérielles déterminées et indépendantes de leur volonté. Les représentations que se font ces individus sont des idées soit sur leurs rapports avec la nature, soit sur leurs rapports entre eux, soit sur leur propre nature. Il est évident que, dans tous ces cas, ces représentations sont l'expression consciente   réelle ou imaginaire   de leurs rapports et de leur activité réels, de leur production, de leur commerce, de leur organisation politique et sociale. Il n'est possible d'émettre l'hypothèse inverse que si l'on suppose en dehors de l'esprit des individus réels, conditionnés matériellement, un autre esprit encore, un esprit particulier. Si l'expression consciente des conditions de vie réelles de ces individus est imaginaire, si, dans leurs représentations, ils mettent la réalité la tête en bas, ce phénomène est encore une conséquence de leur mode d'activité matériel borné et des rapports sociaux étriqués qui en résultent. (...)

A l'encontre de la philosophie allemande qui descend du ciel sur la terre, c'est de la terre au ciel que l'on monte ici. Autrement dit, on ne part pas de ce que les hommes disent, s'imaginent, se représentent, ni non plus de ce qu'ils sont dans les paroles, la pensée, l'imagination et la représentation d'autrui, pour aboutir ensuite aux hommes en chair et en os; non, on part des hommes dans leur activité réelle, c'est à partir de leur processus de vie réel que l'on représente aussi le développement des reflets et des échos idéologiques de ce processus vital. Et même les fantasmagories dans le cerveau humain sont des sublimations résultant nécessairement du processus de leur vie matérielle que l'on peut constater empiriquement et qui repose sur des bases matérielles. De ce fait, la morale, la religion, la métaphysique et tout le reste de l'idéologie, ainsi que les formes de conscience qui leur correspondent, perdent aussitôt toute apparence d'autonomie. Elles n'ont pas d'histoire, elles n'ont pas de développement; ce sont au contraire les hommes qui, en développant leur production matérielle et leurs rapports matériels, transforment, avec cette réalité qui leur est propre, et leur pensée et les produits de leur pensée. Ce n'est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui détermine la conscience. Dans la première façon de considérer les choses, on part de la conscience comme étant l'individu vivant, dans la seconde façon, qui correspond à la vie réelle, on part des individus réels et vivants eux-mêmes et l'on considère la conscience uniquement comme leur conscience (...)."

 

L'idéologie allemande

K. Marx - F. Engels

 

Source : https://www.marxists.org/francais/marx/works/1845/00/kmfe18450000c.htm

 

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9 juin 2022 4 09 /06 /juin /2022 06:51

Parmi les révolutions de l'histoire récente que l'idéologie dominante et ses médias ne veulent en aucun cas entendre parler, on peut évoquer celle de Dhofar (1964/1976). Qui se souvient encore de ce formidable soulèvement contre toutes les formes d'injustice et d'oppression dans une petite région du sud-ouest de la péninsule arabique au sud de l'actuel Oman ? Cet élan émancipateur radical a été porté par les hommes et les femmes du Front Populaire de Libération du Golfe Arabe Occupé (FPLGAO) dont le projet révolutionnaire dépassait et de loin les revendications classiques des mouvements de libération nationale. Contre cette carence de mémoire et contre l'amnésie historique encouragée par les classes dominantes, nous revenons, même très rapidement, sur cette expérience aujourd'hui oubliée, de ces hommes et de ces femmes héroïques qui les armes à la main voulaient changer le monde.

 

Les révolutionnaires dhofaris ne se sont pas contentés de mener une guerre pour l'indépendance du Dhofar. Ils ont élargi leur lutte armée à des horizons improbables dans une région où les pesanteurs économiques sociales et politiques sont d'un autre âge. Ils voulaient ainsi libérer tous les pays du Golfe (Oman, Arabie Saoudite, Émirats arabes unis, Qatar, Koweït, Bahreïn) de l'emprise de l'impérialisme britannique et unifier ces peuples dans la République Populaire Arabe du Golfe.

Sur le plan idéologique, ils ont abandonné le nationalisme arabe traditionnel pour adopter la pensée de Marx et de Lénine (lutte des classes, internationalisme, centralisme démocratique, éducation politique des masses etc.). Ils ont aboli l'esclavage et rendu l'alphabétisation obligatoire dans toutes les zones libérées. "En quatre ans, écrit G. Troeller, avec peut-être quelque exagération, ce système a fait des Dhofaris le peuple le plus instruit de la péninsule arabique" (1).

Les révolutionnaires dhofaris ont érigé l'égalité homme/femme en priorité absolue. La cinéaste Heiny Srour qui a tourné un magnifique film documentaire sur les combattants et les combattantes du Front populaire de libération, "L'heure de la libération a sonné", disait "C'est bien la première fois dans le monde arabe qu'une force politique organisée considère que la libération de la femme est une fin en soi, […] la première fois que la pratique va aussi loin que les slogans" (2).

 

Conscient des expériences ratées des mouvements de libération, qui une fois au pouvoir renvoyaient les femmes à leur oppression, le Front populaire voulait sans attendre la victoire libérer les femmes des chaînes de l'esclavage patriarcal et les faire participer à toutes les tâches imposées par la révolution. Ils disaient "c’est ici et immédiatement qu’il faut libérer les femmes, sans attendre la victoire. C’est maintenant qu’il faut abolir la polygamie, alphabétiser massivement les femmes" (3).

Effectivement la polygamie comme la dot ont été abolies. Le droit au divorce comme celui de choisir librement son conjoint est reconnu à l'homme et à la femme. Bref, ils voulaient dans cette région du monde arabe faire éclater, bouleverser et briser toutes les oppressions, tous les archaïsmes et toutes les conditions qui humilient et rabaissent l'homme et la femme. C'était une révolution qui dépassait et de loin les objectifs d'un mouvement de libération nationale classique.

 

La révolution dhofarie a réveillé de profondes espérances dans les masses opprimées non seulement dans le Golfe, mais aussi dans tout le monde arabe. Elle constituait par contre une menace vitale pour les intérêts pétroliers de toutes les bourgeoisies du monde. Et c'est pour cela qu'elle a été écrasée par l'impérialisme anglais, le Chah d'Iran, le roi de Jordanie, le Mossad israélien etc. La région est dominée aujourd'hui par les régimes les plus réactionnaires au monde. Les idées émancipatrices portées courageusement par les hommes et les femmes du Dhofar sont remplacées par l'obscurantisme d'un autre âge. Les révolutionnaires du Dhofar ont été vaincus, mais leur combat n'a jamais été aussi actuel qu'aujourd'hui. Leur souvenir restera gravé dans la mémoire de tous les opprimés qui se battent pour une société débarrassée de toutes les tares du capitalisme.

 

Mohamed Belaali

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(1)https://www.erudit.org/fr/revues/ei/1973-v4-n1-2-ei2973/700284ar.pdf

(2)https://www.liberation.fr/cinema/2016/06/14/une-revolution-retrouvee_1459440/

(3)https://www.cnc.fr/cinema/actualites/heiny-srour---leila-et-les-loups-survole-huit-decennies-dengagement-des-femmes-du-monde-arabe_1681171#:~:text=Dans%20Le%C3%AFla%20et%20les%20loups,dans%20les%20ann%C3%A9es%201970%2D1980.

 

 

Pour celles et ceux que cette révolution intéresse, voici quelques liens utiles :

 

https://www.erudit.org/fr/revues/ei/1973-v4-n1-2-ei2973/700284ar.pdf

https://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature-etrangere/warda

https://www.monde-diplomatique.fr/1970/01/VIENNOT/29398

 

 

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4 juin 2022 6 04 /06 /juin /2022 06:54

 

«Toute violence politique repose primitivement sur une fonction économique»

F. Engels (1)

 

 

Aujourd'hui la peine de mort et les crimes à répétition de la police américaine contre les noirs remplacent les lynchages, les bûchers, les mutilations et autres pendaisons d'hier. Mais derrière la violence raciale se cache l'oppression de classe.

 

Aux États-Unis, 26 États sur 50 appliquent encore la peine de mort. Des centaines de personnes ont été exécutées depuis 1977 (2) . D'autres condamnés attendent dans les couloirs de la mort (Death Row) (3) et on va taire par pudeur la cruauté de ces exécutions.

 

L'arme politique que constitue la peine capitale est essentiellement utilisée contre les classes défavorisées : 95 % des personnes condamnées à mort provenaient de milieux pauvres (4).

Les privilégiés quant à eux, même en commettant les pires crimes, ont tous les moyens d'échapper à la mort.

 

Aux condamnations de classes, s'ajoutent les préjugés de race. La peine de mort constitue un indicateur essentiel du racisme anti-noir qui règne aux États-Unis. Ainsi, 34 % des condamnés sont noirs alors qu'ils ne représentent que 12 % de la population totale (5). 98 % des Procureurs, c'est à dire ceux qui décident réellement de la vie ou de la mort des accusés, sont blancs ! (6).

 

Les crimes perpétrés par la police contre les citoyens noirs et pauvres se succèdent et se ressemblent. Des policiers blancs asphyxient ou tirent à plusieurs reprises sur des noirs désarmés. Les policiers criminels sont très rarement condamnés (7). La condamnation à 22 ans et demi de Derek Chauvin, le policier blanc qui a assassiné George Floyd, est un fait extrêmement rare aux Etats-Unis. Et comme le disait Joe Biden lui-même : "Un tel verdict est également beaucoup trop rare pour un très grand nombre de personnes. Il semble qu'il ait fallu une convergence unique et extraordinaire de facteurs" (8). La complicité du système judiciaire américain avec l'institution policière est totale.

 

L'oppression raciale et l'oppression économique vont de pair. L'oppression raciale sert de justification et de légitimation à l'oppression économique. Pour comprendre cette relation et cette violence extrême exercée sur les noirs et les plus démunis en général, pour mieux les exploiter, il faut remonter aux XVIIème et au XVIIIème siècles avec la création des plantations coloniales qui nécessitaient une main-d’œuvre massive et servile.

 

Après l'extermination des indiens, les anglais et les français ont d'abord utilisé des esclaves blancs venus d'Europe. Mais avec le développement prodigieux des plantations de riz, coton, tabac et autres canne à sucre, le travail des esclaves blancs ne suffisait plus. L'importation d'esclaves africains devenait vitale pour la survie des plantations. L’Afrique est ainsi transformée comme disait Marx «en une sorte de garenne commerciale pour la chasse aux peaux noires» (9). Il fallait absolument fournir ces plantations en force de travail la plus servile et la plus rentable possible :«Les esclaves sont envoyés dans toutes les plantations américaines de Sa Majesté qui ne peuvent subsister sans eux» (10). Aucun planteur n'était encore prêt à embaucher des salariés.

 

Ainsi la richesse fabuleuse accumulée par les planteurs américains était produite, sous le fouet, par des africains arrachés à leur continent par la force et la violence. Combien ont succombé à leurs souffrances dans les champs de coton, de tabac ou de canne à sucre ? Combien ont été castrés, mutilés, lynchés (11), brûlés vif, ou encore pendus ? Nul ne le sait avec précision.

 

A cette époque c'est à dire fin XVIIème et début du XVIIIème siècle, les esclaves blancs et noirs étaient considérés comme une main-d’œuvre servile et rentable, traités par conséquent avec la même violence. Les historiens rapportent même leurs luttes communes contre l'esclavage  : «Parce qu'ils travaillent ensemble dans les mêmes champs, les premiers américains de race noire et de race blanche, à l'exception des aristocrates, ont tissé de puissants liens de sympathie et de réciprocité. Ils se sont révoltés ensemble » (12). L'esclave noir n'était pas considéré comme un être inférieur ou supérieur à l'esclave blanc. Seules comptaient leur productivité et leur rentabilité. On ne trouve dans les écrits des trafiquants d'esclaves de cette époque aucune trace, aucun relent de racisme (13).

 

L'apparition du racisme anti-africain a commencé avec la lutte pour l'abolition de l'esclavage dans un contexte de développement du salariat en Europe et en Amérique du Nord. Pour faire face à cette menace, défendre leurs privilèges et perpétuer l'esclavage, les planteurs, les marchands d'esclaves et les esclavagistes en général ont utilisé des théories pseudo-scientifiques montrant que le noir s'approche davantage du singe que de l'homme (14). Les blancs (les européens) sont donc supérieurs aux noirs (les africains) physiquement et intellectuellement. Le racisme vient ainsi justifier et légitimer l'esclavage. Le concept économique et social de l'esclavage est devenu un concept racial. Le racisme est un produit authentique de l'esclavage.

 

Le racisme anti-noir s'est nettement développé par la suite. Il a fallu toute une guerre civile (guerre de Sécession 1861/1865), dont le rôle des anciens esclaves était décisif, pour mettre un terme au commerce des êtres humains entre l'Afrique et les États-Unis.

 

Si l'esclavage a été aboli, au moins formellement, le racisme quant à lui continue à se développer au grès des vicissitudes du développent du capitalisme. A l'esclavage succède le salariat, nouvelle forme de servitude. Le racisme doit s'adapter à son tour, sans disparaître totalement, à la nouvelle forme d'exploitation pour mieux la servir.

 

Malgré la nouvelle situation, le Sud défait, humilié et ruiné continuait pourtant à s'accrocher à ses valeurs esclavagistes et racistes. La frustration et la haine du noir devenu citoyen, ont créé un climat propice au développement d'organisations terroristes et racistes. La plus connue et la plus violente aussi est certainement le Ku Klux Klan. L'organisation jouissait à ses débuts d'une grande popularité et d'une complicité des autorités politiques (président Andrew Johnson) et judiciaires( codes noirs, lois Jim Krow). Le Klan se présentait comme le défenseur de la suprématie de la race blanche menacée par le péril noir. Sa priorité était de s'attaquer aux noirs affranchis. L'organisation ne reculait devant aucun moyen pour terroriser la population noire: lynchages, bûchers sur les places publiques , pendaisons, assassinats, mutilations, viols etc. Il est difficile de donner un nombre précis des victimes noires du Klan (15).

 

Le Ku Klux Klan a connu plusieurs vies et plusieurs versions différentes de 1865, date de sa création, à aujourd'hui sans jamais abandonner réellement sa doctrine originelle, la suprématie de la race blanche et la haine du noir même si le racisme basé sur la supériorité biologique n'a aucune base scientifique. Le Klan a mené en fait un combat d'arrière garde. Il n'a jamais compris que l'esclavage ne correspondait plus à la réalité d'un capitalisme en plein développement et que le prolétaire avait remplacé l'esclave. De surcroît le prolétaire noir est plus rentable et plus corvéable que le prolétaire blanc.

 

Mais le nouveau Klan tente de s'adapter, avec beaucoup de retard et de difficultés, à la réalité d'aujourd'hui. Car le Ku Klux Klan est toujours utile pour la classe dominante ne serait-ce que pour entretenir et perpétuer, par son agitation et les préjugés raciaux qu'il propage, la division au sein de la classe ouvrière. Le Klan a réussi à transmettre à de nombreuses organisations racistes cette culture de violence et de haine envers la population noire. C'est d'ailleurs l'une de ces organisations, le « New empire knights » se réclamant du Klan, qui a appelé à soutenir Darren Wilson le policier qui a assassiné le jeune noir Michael Brown à Ferguson le 9 août 2014. Pour cette organisation, le policier blanc « n'a fait que son boulot contre le nègre criminel» (16).

 

 

Le racisme, la violence et d'une manière générale l'oppression de classe et de race ne sont que des moyens au service du profit et de l'accumulation du capital. Le racisme a servi dans le passé l'esclavage, il sert aujourd'hui, sous des formes différentes, l'esclavage capitaliste, le salariat. Il est vrai aussi que cette violence revêt une dimension spécifique aux États-Unis du fait du fardeau de l'histoire. Le travailleur noir subit l'exploitation de classe mais aussi l'oppression de race. Pour les travailleurs noirs, la lutte contre le racisme est un combat quotidien, vital. Ils affrontent constamment, entre autres, les brutalités policières et la violence d'un système judiciaire qui les envoie souvent et injustement dans les couloirs de la mort. Mais la lutte des travailleurs noirs, aussi fondamentale soit-elle, ne suffit pas à les libérer des chaînes du capital. L'alliance avec les travailleurs blancs est indispensable pour améliorer leurs conditions quotidiennes d'existence et surtout pour entreprendre ensemble une lutte d'envergure pour l'abolition du salariat source de leurs division et de leur oppression.

 

 

Mohamed Belaali

 

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(1)F.Engels «Le rôle de la violence dans l'histoire». Éditions Sociales, page 37.

(2)https://www.peinedemort.org/usa/executions

(3)https://deathpenaltyinfo.org/death-row/overview/demographics

Voir également : https://www.naacpldf.org/wp-content/uploads/DRUSAWinter2022.pdf

(4)https://www.acatfrance.fr/actualite/peine-de-mort-aux-etats-unis---les-pauvres-en-premiere-ligne

(5)http://www.deathpenaltyinfo.org/documents/FactSheet.pdf

(6)https://files.deathpenaltyinfo.org/legacy/files/pdf/WholivesFrench.pdf

(7)https://www.americanbar.org/groups/crsj/publications/human_rights_magazine_home/human_rights_vol36_2009/spring2009/the_right_to_life_policing_race_and_criminal_injustice/

(8)https://theconversation.com/mort-de-george-floyd-une-condamnation-historique-dans-une-societe-divisee-157164

(9)Le Capital - Livre premier. L'accumulation primitive :

https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-31.htm

(10)Document de la Royal African Company fondée en 1672, cité par S.U. Abramova in «Aspects idéologiques, doctrinaux, philosophiques, religieux et politiques du commerce des esclaves noirs » :

http://unesdoc.unesco.org/images/0012/001236/123654fo.pdf

(11)L'origine du mot « lynchage » est controversée. Certains l'attribuent à William Lynch (1742-1820) , d'autres à Charles Lynch (1736-1796), d'autres encore citent Willy (ou Willie) Lynch auteur présumé d'un texte de 1712 où il explique comment briser la résistances des esclaves noirs. Mais dans tous les cas le terme « lynchage » désigne des exécutions sommaires et barbares se généralisant au sud des États-Unis notamment pour mieux soumettre la population noire.

(12)Lerone Bennett cité par Haïti Infos :

http://www.haitiinfos.net/2012/12/les-origines-du-racisme/

(13)S.U. Abramova, op cit. Voir également sur ce point les travaux de l'historien américain Isaac Saney

(14)Voir entre autres, les travaux de : P. Camper sur l'angle facial :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Petrus_Camper

(15)Par contre Equal Justice Initiative a publié récemment une étude sur le Lynchage aux Etats-Unis :

https://eji.org/wp-content/uploads/2019/10/lynching-in-america-3d-ed-080219.pdf

(16)http://www.usatoday.com/story/news/nation-now/2014/08/19/ku-klux-klan-ferguson-police-michael-brown/14275115/

 

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26 mai 2022 4 26 /05 /mai /2022 15:30

 

"Les idées dominantes d'une époque n'ont jamais été que les idées de la classe dominante".

K. Marx - F. Engels

 

Grands médias, programmes scolaires et universitaires, institutions religieuses, industries culturelles, techniques publicitaires..., l'idéologie dominante est partout. Envahissante, elle sature l'espace public et privé. Elle façonne et conditionne notre manière de penser et d'agir. Consciemment ou non, cette domination est acceptée et intériorisée par la majorité des citoyens souvent au nom de l'intérêt général. La soumission est même considérée comme démocratique. L'opposition est intégrée, domestiquée ou marginalisée. Les dominés participent, sans vraiment le vouloir, au maintien de leur propre servitude. Toute velléité et toute volonté de transformation radicale et qualitative de la société semblent anachroniques, surannées, dépassées.

Pourtant, nonobstant sa force et sa puissance sociale, l'idéologie de la classe dominante est contredite chaque jour par la réalité. Le capitalisme connaît une crise profonde qui menace l'existence même de l'humanité : misère sociale exacerbée, exploitation de la force de travail de plus en plus violente, menace constante d'une guerre nucléaire, épidémies à répétition, privatisation des ressources naturelles, destruction systématique de notre planète, marchandisation et déshumanisation des rapports sociaux etc.etc. Tous ces constats et bien d'autres montrent que la révolution sociale, contrairement aux affirmations de l'idéologie bourgeoise, est non seulement nécessaire, mais urgente. Mais "sans théorie révolutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire".

Tous les faits donnent raison à la théorie révolutionnaire de Marx. Toute son œuvre reste plus que jamais indispensable pour réveiller et organiser les forces capables de faire éclater cette société et libérer les hommes de toutes les tares et de toute la laideur du capitalisme. Le combat pour l'émancipation passe, en parallèle de la lutte économique et politique, par la lutte contre cette idéologie bourgeoise.

La pensée de Marx n'est pas un dogme, loin s'en faut, mais un outil formidable de combat.

La lecture ou la relecture de Marx est indispensable non seulement pour lutter contre cette idéologie totalitaire mais aussi et surtout pour "renverser toutes les conditions sociales où l'homme est un être abaissé, asservi, abandonné, méprisable".

 

Nous commençons aujourd'hui par publier une partie de la "Critique de l'économie politique" de 1859 et nous poursuivrons ultérieurement par la publication d'autres textes :

 

"(...)dans la production sociale de leur existence, les hommes entrent en des rap­ports déterminés, nécessaires, indépendants de leur volonté, rapports de production qui corres­pondent à un degré de développement déterminé de leurs forces productives maté­rielles. L'ensemble de ces rapports de production constitue la structure économique de la société, la base concrète sur laquelle s'élève une superstructure juridique et politique et à la­quel­le correspondent des formes de conscience sociales déterminées. Le mode de production de la vie matérielle conditionne le processus de vie social, politique et intellectuel en général. Ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur être; c'est inversement leur être social qui détermine leur conscience. À un certain stade de leur développement, les forces productives matérielles de la société entrent en contradiction avec les rapports de production existants, ou, ce qui n'en est que l'expression juridique, avec les rapports de propriété au sein desquels elles s'étaient mues jusqu'alors. De formes de développement des forces productives qu'ils étaient ces rapports en deviennent des entraves. Alors s'ouvre une époque de révolution sociale. Le changement dans la base économique bouleverse plus ou moins rapidement toute l'énorme superstructure. Lorsqu'on considère de tels bouleversements, il faut toujours distin­guer entre le bouleversement matériel - qu'on peut constater d'une manière scientifiquement rigoureuse - des conditions de production économiques et les formes juridiques, politiques, religieuses, artistiques ou philosophiques, bref, les formes idéologiques sous lesquelles les hommes prennent conscience de ce conflit et le mènent jusqu'au bout. Pas plus qu'on ne juge un individu sur l'idée qu'il se fait de lui-même, on ne saurait juger une telle époque de boule­ver­se­ment sur sa conscience de soi; il faut, au contraire, expliquer cette conscience par les contradictions de la vie matérielle, par le conflit qui existe entre les forces productives socia­les et les rapports de production. Une formation sociale ne disparaît jamais avant que soient développées toutes les forces productives qu'elle est assez large pour contenir, jamais des rapports de production nouveaux et supérieurs ne s'y substituent avant que les conditions d'existence matérielles de ces rapports soient écloses dans le sein même de la vieille société. C'est pourquoi l'humanité ne se pose jamais que des problèmes qu'elle peut résoudre, car, à y regarder de plus près, il se trouvera toujours, que le problème lui-même ne surgit que là où les conditions matérielles pour le résoudre existent déjà ou du moins sont en voie de devenir. À grands traits, les modes de production asiatique, antique, féodal et bourgeois moderne peuvent être qualifiés d'époques progressives de la formation sociale économique. Les rap­ports de production bourgeois sont la dernière forme contradictoire du processus de produc­tion sociale, contradictoire non pas dans le sens d'une contradiction individuelle, mais d'une contradiction qui naît des conditions d'existence sociale des individus; cependant les forces productives qui se développent au sein de la société bourgeoise créent en même temps les conditions matérielles pour résoudre cette contradiction. Avec cette formation sociale s'achè­ve donc la préhistoire de la société humaine".

 

Karl MARX.

Critique de l'économie politique

Londres, janvier 1859.
 

Source : Critique de l'Economie politique - K. Marx (Avertissement) (marxists.org)

 

Mohamed Belaali

 

 

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15 mai 2022 7 15 /05 /mai /2022 05:09

 

Je graverai le numéro de chaque parcelle

de notre terre violée

et l’emplacement de notre village et ses limites

et ses maisons qu’ils ont dynamitées

et mes arbres qu’ils ont déracinés

et toutes les fleurs sauvages qu’ils ont arrachées

afin de me souvenir.

Je graverai inlassablement

toutes les saisons de mes douleurs

toutes les saisons de l’infortune

de la graine

à la coupole

sur l’olivier

dans la cour de ma maison.

 

Tawfik Zayyad est un poète palestinien né à Nazareth en 1929 et décédé en 1974. Zayyad était à la fois maire de Nazareth, député à la Knesset (parlement israélien) et dirigeant du parti communiste d'Israël, le Rakah, qui rassemblait des militants juifs et arabes.

Internationaliste et communiste, Zayyad était profondément palestinien. Même s'il a écrit des poèmes en l'honneur des travailleurs et des poètes progressistes du monde, sa poèsie se confond avec cette terre tant aimée, cette"terre violée" de la Palestine. Zayyad ressentait, peut être plus que les autres poètes palestiniens, la tragique histoire de la Palestine et de son peuple qui lutte toujours pour sa survie. "Le drame que je vis est ma part de vos tragédies" écrivait-il dans l'un de ses poèmes :

Je vous appelle

Je serre vos mains

J’embrasse la terre sous vos pieds

Et je dis : je vous donne ma vie

Je vous offre la lumière de mes yeux

Et la chaleur de mon coeur

Le drame que je vis est ma part de vos tragédies.

Face à mes oppresseurs je me suis dressé
Orphelin, nu, déchaussé

J’ai préservé l’herbe verte sur les tombes de mes ancêtres

 

Comme d'autres palestiniens, Zayyad n'a pas quitté sa Galilée natale; il voulait disait-il garder l'ombre des orangers et des oliviers de la Palestine :

Ici nous resterons

Gardiens de l'ombre des orangers et des oliviers

Si nous avons soif nous presserons les pierres

Nous mangerons de la terre si nous avons faim mais nous ne partirons pas !!

Ici nous avons un passé un présent et un avenir

 

Mais Zayyad n'a pas oublié ceux de son peuple arrachés à leur terre (La Nakba) et contraints à l'exil et au déracinement. Le 15 mai de chaque année, les palestiniens commémorent cettte catastrophe pour rappeler à Israël et au monde entier qu'ils ne renonceront jamais à leur droit légitime au retour :

Mes bien-aimés

Avec mes paupières je bâtirai la route de votre retour

Avec mes paupières.

Je guérirai votre blessure, balaierai les épines de la route

Avec mes cils

Et de ma chair je construirai le pont du retour

 

Contre la force et la violence de l'occupant israélien, Zayyad opposait la puissance de sa poésie. Cette poésie simple, émouvante, populaire et tragique a circulé d'abord sous les tentes des camps de réfugiés, dans les prisons avant d'être lue, apprise et chantée dans toute la Palestine et dans tout le monde arabe. La poésie de Zayyad a réussi à briser le cercle étroit, confidentiel et élitiste dans lequel est confinée la poésie en général pour s'emparer des masses opprimées palestiniennes et arabes. La poésie subversive de Zayyad dérangeait. Arrêté, incarcéré et torturé, l'occupant israélien voulait étouffer la voix du poète.

 

Tawfik Zayyad est mort dans un accident de voiture dans des circonstances troubles. Il nous a laissé une moisson abondante de poèmes se transmettant de générations en générations.

Parmi ses recueils on peut citer, J'étreins vos mains, Enterrez vos morts et levez-vous, Paroles de combat, Communistes, Chants de révolte et de colère, Captifs de la liberté etc.

Son oeuvre n'a toujours pas été traduite en français. Le lecteur francophone est ainsi privé d'une poésie lumineuse à la fois authentiquement palestinienne et universelle.

 

Mohamed Belaali

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11 mai 2022 3 11 /05 /mai /2022 15:43

La journaliste palestinienne de la chaîne Al-Jazeera, Shireen Abou Aqleh, a été assassinée par l'armée israélienne aujourd'hui mercredi 11 mai 2022 à Jénine en Cisjordanie occupée. La journaliste qui portait pourtant son gilet "Presse" a été abattue par une balle dans la tête. Elle était âgée de 51 ans. Née en 1971 à Jérusalem de parents arabes chrétiens, Shireen était la journaliste la plus célèbre d'Al-Jaseera en langue arabe. Elle "couvrait comme disait la journaliste Nida Ibrahim le quotidien des palestiniens". Toujours présente sur le terrain, Shireen ne reculait jamais. "Elle a couvert une multitude d’événements palestiniens historiques - la bataille de Jénine, la deuxième Intifada, les multiples raids israéliens. Elle n’a jamais reculé, elle recueillait les preuves, rassemblait les indices, dévoilait les crimes. Ici, toutes les allées des camps de réfugiés en Palestine l’ont vue passer, tous les quartiers des villes… C’est elle qui donnait une voix aux sans-voix, qui allait voir les familles des martyrs, des blessés, des prisonniers" disait Dia al-Adam le présentateur pour la chaîne Palestine TV.

Cet assassinat s'ajoute à la longue liste des journalistes palestiniens tués par l'armée d'occupation sans compter les dizaines de journalistes détenus derrière les barreaux des prisons israéliennes.

Ce nouveau crime restera comme tous les crimes d'Israël impuni. Car Israël est un Etat au-dessus de toutes les lois. C'est un Etat qui viole tous les jours le droit international et toutes les résolutions de l'ONU. C'est un État qui défie tous les peuples et tous les autres États du monde. C'est un Etat qui tue froidement hommes et femmes, enfants et vieillards, filles et garçons. C'est un État qui pratique des crimes de guerre en toute impunité. C'est un État qui bombarde sans scrupules, écoles, hôpitaux, ambulances, maisons d'habitation, lieux de culte et centre d'information de la presse internationale.

 

Mohamed Belaali

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14 avril 2022 4 14 /04 /avril /2022 06:14

 

 

 

"Les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux". Étienne de La Boétie

 

 

Le candidat des riches sera probablement président de la République pour la deuxième fois consécutive. Il s'agit d'un "coup d'Etat" habilement orchestré par le pouvoir financier et patronal au profit d'une minorité d'exploiteurs. Si Macron est élu, il prolongera l’œuvre de destruction et de liquidation, entamée par ses prédécesseurs et lui-même, de ce qui reste encore des avancées sociales arrachées de haute lutte aux patrons par des générations successives de travailleurs. Macron poursuivra avec zèle une politique de paupérisation systématique des classes populaires et l’enrichissement d’une minorité d'oppresseurs. Mais pour produire l'illusion du changement et donner l'impression de créer quelque chose de tout à fait nouveau, Macron et son équipe doivent travestir la réalité. Le nouveau Macron pour se distinguer de l'ancien doit jouer une nouvelle comédie, avec un déguisement différent, sur la scène politique française. Étrange démocratie qui avec la complicité d'une majorité sert toujours les intérêts d'une minorité !

 

Pour placer Macron à la tête de l'Etat, la classe dominante, à travers ses médias, ses instituts de sondages, ses intellectuels et ses experts, exerce une terrible pression sur les citoyens. Hommes et femmes politiques de "gauche" et de droite, grands patrons, chercheurs scientifiques, journalistes, artistes et autres sportifs sont ainsi mobilisés pour "faire barrage" à Marine Le Pen. Le joker Rassemblement national sera utilisé le moment venu pour servir les mêmes intérêts.

 

Macron a pour lui les puissants, les médias, les instituts de sondages, l'armée, la police etc.Victor Hugo disait de Napoléon le petit : " M. Louis Bonaparte a réussi. Il a pour lui désormais l’argent, l’agio, la banque, la bourse, le comptoir, le coffre-fort, et tous ces hommes qui passent si facilement d’un bord à l’autre quand il n’y a à enjamber que de la honte" .

 

La propagande bat son plein. Les grands médias, tous entre les mains des groupes industriels et financiers, incitent la population à voter plutôt Macron que Le Pen. Les valeurs républicaines sont brandies de manière incantatoire. Toute voix discordante qui appelle au boycott, à l'abstention et au vote blanc est suspectée, marginalisée ou tout simplement censurée. Il faut, vaille que vaille, voter Macron.Tous les moyens, petits et grands, sont utilisés pour répandre «la vérité» de la classe dominante et faire élire le candidat des riches perpétuant ainsi les privilèges et les injustices de l'ordre établi.

 

Le parti fasciste était présenté durant toute la campagne électorale avant le premier tour comme un parti "normal" et son nationalisme xénophobe et antisémite édulcoré, banalisé. Les sondages annonçaient systématiquement Marine Le Pen présente au deuxième tour. Le parti d'extrême droite bénéficiait d'une couverture médiatique impressionnante. L'hydre Rassemblement national était grassement nourri pour servir d'épouvantail entre les deux tours, facilitant ainsi l'élection du candidat des puissants, Emmanuel Macron. La classe dirigeante après avoir tout fait pour que Marine Le Pen soit présente au deuxième tour, "diabolise" hypocritement et cyniquement maintenant le Rassemblement national. La bourgeoisie dont le fascisme et le nazisme sont sortis de ses entrailles feint de découvrir que le parti de Marine Le Pen peut être dangereux.

 

Macron, Le Pen sont deux têtes du même monstre, le capitalisme. Ils sont le produit authentique de la dictature du capital. Ils sont les ennemis du peuple.

 

Slogan sur les murs de la Sorbonne occupée

 

 

Les travailleurs et tous les opprimés doivent s'attendre à un quinquennat effroyable avec la poursuite des politiques exclusivement au service des riches. Les conséquences seront terribles pour la population : chômage de masse, précarité, destruction des services publics, démantèlement de ce qui reste

 

encore du droit du travail, recul de l'âge de départ à la retraite à 64 ou 65 ans entraînant inévitablement l'augmentation du nombre de personnes cumulant vieillesse et pauvreté. Cette misère des plus démunis n'aura d'égale que la richesse d'une classe de parasites dont Macron est aujourd'hui comme hier le porte parole politique. Macron ne voit dans les classes populaires qu’une masse infâme, des êtres sans dignité, déshumanisés. Sombre avenir pour une partie de la population de plus en plus importante.

 

Macron ou Le Pen utiliseront l'Etat et son appareil idéologique et répressif pour masquer cette cruelle réalité afin d'éviter toute révolte et toute résistance d'envergure. Les richesses doivent, sous le règne de Macron ou de Le Pen, rester, vaille que vaille, concentrées entre les mêmes mains. Macron ou Le Pen maintiendront l'état d'urgence. Ils vont contrôler, surveiller, ficher, réprimer, bref il vont terroriser les citoyens qui refusent de courber l’échine. Rappelons quand même que Macron et la classe qui est derrière lui, effrayés par le Mouvement des Gilets jaunes, ont fait 2 morts, 24 éborgnés, 5 mains arrachées, 315 blessés graves à la tête, 11000 personnes placées en garde à vue et 3000 condamnations (ici). Cette violence d'Etat a été condamnée par le Défenseur des Droits , Amnesty International, l'ONU, le Parlement européen, et par le Conseil de l'Europe. Le régime de Macron et toutes les fortunes qui sont derrière lui, ne tient que par la répression, le mensonge et la propagande. Macron n'est pas un rempart contre le fascisme.

 

Sous le régime de Macron ou de Le Pen, Les travailleurs, les salariés en général, la jeunesse et tous les opprimés doivent partout amplifier la guerre sociale. Car l'un ou l'autre, même s'il y a une différence de degré et non d'essence, sont les ennemis du peuple et du progrès. Ils n'ont d'autres choix que de mener des luttes quotidiennes pour améliorer temporairement leur situation sans jamais renoncer au combat politique de classe contre classe.

 

 

Mohamed Belaali

 

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